Cet article raconte l’histoire de la ferme de Greuville depuis son achat par Jacques Ouvry père (Jacques Ouvry I) le 8 mars 1767.
Au vu du texte de l’achat et des plans cadastraux de Greuville, l’hypothèse de cet achat en 1767 est la plus plausible (et non une hypothèse d’achat en 1789 par son fils Jacques Ouvry II) .
Jacques Ouvry I a acheté la cour masure du Sud de Greuville ce 8 mars 1767 à :
« Madame Madeleine Blondel, veuve de Guillaume Pierre le Chevalier, en son vivant chevalier du Roy… une petite ferme… maison masure close de fossés… bornée d’un bout par Mr Guérin de Tourville, Seigneur de la dite paroisse, par la route de Greuville à Venestanville, et la route de Crasville à Saint Ouen… et 2 pièces de terre de 4 acres et 2 acres…pour six mille deux cent quarante livres ».
Le seuil de la maison d’alors, une partie de mur et une cheminée restent intégrées dans la grande maison actuelle.
D’après la tradition familiale, Jacques Ouvry II aurait fait construire la belle grande maison actuelle pour sa famille en utilisant des grès de la partie démolie du château de Canteleu. Il en aurait aussi donné pour la construction du temple de Luneray et utilisé pour des maisons pour ses enfants. Il termina probablement la construction en 1818 (le balcon Ouest de la maison porte en médaillon central « JO 1818 »). On dit aussi qu’il y laissa plus tard son épouse et alla habiter Canteleu, où sa mère résidait depuis l’achat du château en 1793.
L’Édit dit de Saint Cloud (décret impérial du 23 prairial an XII, soit le 12 juin 1804 : Bulletin des lois de L’Empire Français) permit enfin aux protestants d’enterrer leurs morts décemment dans des cimetières, y compris sur leurs terres. L’article 14 de l’Édit dit de Saint Cloud autorise cette possibilité :
Dès lors, Jacques Ouvry II fit construire dans la cour masure de Greuville un cimetière entouré de mûrs, derrière une remise et contre le jardin potager. Ce cimetière comprend actuellement 36 tombes dont les pierres calcaires sont malheureusement très usées. Les 31 qui étaient encore lisibles dans les années 1960 correspondent toutes à des descendants (ou conjoints de descendants) de Jacques Ouvry II. Les plus anciennes sont celles de son épouse, Marie Anne Guéroult, et de son fils Jacques Ouvry III à qui il légua la ferme.
Il aménagea aussi une chapelle très discrète pour les enterrements, dans le bout de la remise à voitures à chevaux. Elle est signalée extérieurement uniquement par une clef de voûte côté jardin représentant un livre ouvert (la bible si chère aux protestants !). La chaire et un reste de voûte en bois peint en bleu ciel sont encore sur place.
Jacques Ouvry II exploitait lui-même la ferme, et son fils Jacques Ouvry III de même. La veuve de Jacques Ouvry III et ses filles en héritèrent et la donnèrent en fermage en 1853 à Isaac Boullen (ou Boulan), époux d’Élise Ouvry (de la branche de St Pierre le Viger) et grand-père de Roger Perrotte (époux de Jeanne Poullard, descendante des Jacques Ouvry). Plus tard, les héritières Herbet la donnèrent en fermage à Paul Ouvry dit de Fontaine (frère de Marcel Ouvry de Saint Pierre le vieux et neveu d’Élise).
La ferme resta toujours propriété des descendants de Jacques Ouvry II et Jacques Ouvry III, par héritages successifs, puis par rachat par Céline Poullard en 1926 à deux sœurs Herbet.
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Des relevés des noms et citations gravées des tombes du cimetière Ouvry situé dans la cour masure de Greuville sont disponibles sur cette page (accès réservé aux membres du site).